Marche arrière : La Renault Twingo I

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Marche arrière : La Renault Twingo I

Autotitre

le sam 5 mars 2022 à 20:15

Twist, Swing et Tango.
Par Arnaud A. pour Autotitre.com

Mondial de l'automobile de Paris, septembre 1992. La presse et le public accueillent ce qui deviendra vite un phénomène de société, une réussite (inégalée?) que peu de constructeurs peuvent se targuer d'avoir accompli.

La Twingo.

Revenons quelques années avant, au beau milieu des années 80. La régie est en ébullition, tirée par deux bulldozers, la R5, sortie en 1972, qui s'apprête à laisser sa place à la non moins talentueuse supercinq, mais aussi par cette bonne vieille 4L, monument français sur roues, sortie en 1961, et qui commence à s'essouffler, plus de 20 années après sa sortie.

Renault essaie d'ailleurs de trouver une remplaçante à sa "4L" depuis les années 70, avec au moins 20 projets avortés, qui mèneront carrément à l'abandon du projet de remplacement de la R4 en 1977, jugé non essentiel.

En 1981, l'idée refait surface, avec l'envie d'en faire quelque chose de nouveau, l'esprit monocorps envahissant petit à petit la régie, les différentes équipes s'y collant avec plus ou -surtout-, moins de réussite.

Gandini et Ploué s'affronteront à grands coups de maquettes jusqu'en 86, avec une espèce de consensus. L'auto sera monocorps, 3 portes, et la gamme ne comptera qu'un seul et unique modèle. Mais Georges Besse, PDG de Renault, stoppera net le projet, une fois de plus, jugeant qu'il ne sera pas possible de la maintenir à un tarif inférieur à celui de la supercinq.

Georges Besse dont la fin tragique le 17 novembre de la même année donnera naissance au grand Renault des années 90.

Raymond Levy prend la direction, tandis que Patric le Quément dirige dorénavant le design de la marque.

L'enthousiasme de le Quément gagnera vite les équipes, qui sortiront des placards toutes les anciennes maquettes.

Mais comme pour l'espace, c'est le coup de génie de Matra qui permettra au projet de prendre forme. Le projet P41, dérivé lointain des séries P dédiées à l'Espace marqueront les traits principaux de celle qui n'a pas encore de nom.

En 1990, les choses s'accélèrent, l'équipe formée par Yves Dubreuil, Jean-Pierre Ploué et Gérard Gauvry donne naissance au produit définitif. Ploué s'est occupé de l'extérieur, Gauvry de l'intérieur.

Le moteur est figé aussi, on retrouve sous le capot ce bon vieux Cléon-Fonte apparu sur la Floride S en 1962 (!), rejeton du génie René Vuaillat. Le moteur est légèrement retravaillé pour passer les normes Euro de 1993, et il est accouplé à une antédiluvienne boîte à 5 rapports de type JB, apparue quant à elle sur les Renault 9 et 11. A noter qu'il était encore assez rare d'avoir une boîte à 5 rapports sur ce segment.

C'est aussi la première fois qu'une citadine est de construction monocorps, comme l'Espace qui a donné un sacré coup de fouet à Renault.

Elle aura même droit à son compteur futuriste placé au milieu de la planche de bord.

Chez Renault, on croit au projet, mais le Quément devra tout de même œuvrer en coulisse pour que Renault accepte de produire presque 300 modèles de présérie, pour que la France entière puisse approcher, admirer et tester l'auto.

Les précommandes arrivent en masse, et la production est lancée en janvier 1993. La demande explose au fil des mois. Pour entériner le succès, Renault lance une action satisfait ou remboursé en 1994. La marque affirme que strictement aucun client n'a demandé le remboursement.

Il faut dire que la recette est géniale. Un gabarit compact, un espace habitable généreux, des idées sympas comme la banquette coulissante, et des aptitudes correctes sur la route.

Très vite, les séries spéciales arriveront, afin de promouvoir des équipements qui viennent s'ajouter au catalogue.

Direction assistée, packs électriques, toit ouvrant, et surtout, la climatisation. Une clim qui n'aura pas la peau de la belle vivacité de la petite Renault, qui verra alors ses rapports raccourcis et ses CV passer de 4 à 5 une fois équipée du refroidisseur.

Deux modèles seront issus de la F1 (sic). La catastrophique Easy avec sa boîte manuelle robotisée, à la fiabilité catastrophique, et la Benetton, à l'habitacle multicolore différent d'un modèle à l'autre.

Après l'échec Easy, Renault lance la Matic dotée d'une boîte automatique de Super 5, à trois rapports, qui arrivera avec le nouveau moteur D7F, qui sera disponible en 58 et 60cv.

Juillet 1997, la Twingo atteint un million d'exemplaires produits!

Comme pour l'Espace, il faudra attendre de nombreuses années pour voir arriver une pseudo concurrence. Renault dégaine alors une phase 2 en 1999, plus moderne, mais surtout, dotée de la fameuse finition Initiale Paris. Cuir, jantes alu, ABS, radio, clim, elle a tout d'une grande.

Troisième phase en 2000, avec de plus en plus de séries "limitées" et d'équipements disponibles pour personnaliser sa Twingo. Il est dorénavant bien loin l'esprit minimaliste du début.

Elle y gagne le moteur D4F, un 1.2 16 soupapes développant 75cv et 105Nm à seulement 1500 tours.

Juin 2002, 2 millions d'exemplaires produits!

La phase 4 arrivera en 2004, s'inspirant de la Clio 2 phase 2.

La Twingo terminera sa carrière française en 2007, date de sortie de la chaîne de Flin de la dernière Twingo européenne. Mais elle continuera son bonhomme de chemin en Colombie jusqu'en 2012 (!), portant le nombre total de Twingo à plus de 2,6 millions d'exemplaires.

Si on est loin des 8 millions de R4 qu'elle remplaçait, ce chiffre est absolument phénoménal dans un marché bien plus concurrentiel, et avec des prix bien plus élevés.

La Twingo 2 s'effondrera à moins d'un million d'exemplaires vendus.

Aujourd'hui, si on veut s'offrir une Twingo, il faut compter entre 1000 et 3000€ selon l'année, l'état et le kilométrage. En boîte manuelle, ce sont des autos fiables, qui ne nécessite pas un appel a Cetelem en cas de problème. Les pièces de rechange sont légions, et la mécanique est simple et accessible.

Pour la collection, on ne peut que conseiller une phase 1 équipée du Cleon fonte, mais pour l'utiliser, compte tenu des prix bas, il serait ridicule de se passer d'une version 1.2 16v climatisée. Toujours dans le coup, que ce soit en terme de confort ou de tenue de route, elle fait partie de ces voitures simple qui donnent la banane.

On en fait plus des voitures comme ça. Malgré son coté playskool principalement dû aux couleurs vives, elle est plutôt bien finie. L'habitacle gorgé de lumière est dépaysant dans un monde automobile ou la meurtrière est devenue règle, et pour peu que vous en trouviez une avec le grand toit ouvrant en toile, ou panoramique, ça devient carrément une expérience sensorielle de trimballer sa carcasse dans une Twingo.

Renault a vraiment vécu un âge d'or des voitures à vivre dans les années 90.

L'exemplaire qui illustre ces quelques lignes est une version phase 4 8 soupapes vendue moins de 2500€ chez Suzuki Leiden

Retrouvez ici tous les "Marche arrière"

F7R	le sam 5 mars 2022 à 20:26 J'ai pas mal roulé la dedans ( beaucoup en passager , un peu en conducteur ) Les phase 1 c'était bien rustique, les phase 2 vraiment sympas Un beau succès

caraddict

le sam 5 mars 2022 à 20:28

C'était très intelligent comme caisse, un exemple de bonne exploitation d'un format ultra-compact, tout ça avec une bouille de grenouille bien à elle qui aura cruellement manqué à sa remplaçante

weber-dc40

le sam 5 mars 2022 à 20:32

J'ai trop envie d'une phase 1.

Ils étaient allés super loin passé un moment sur la phase 2/3, notamment avec ce cuir café super rare.

Dernière édition le 05/03/2022 à 20:32 par weber-dc40, édité 1 fois

Carpe.diem

le sam 5 mars 2022 à 20:44

Y’avait les lecoq aussi

F7R

le sam 5 mars 2022 à 20:46

Citation de caraddict :
« C'était très intelligent comme caisse, un exemple de bonne exploitation d'un format ultra-compact, tout ça avec une bouille de grenouille bien à elle qui aura cruellement manqué à sa remplaçante

@caraddict

Dans le même esprit il y eu la Modus .
Moins de succès car pas belle et plus chère mais aussi intelligent niveau exploitation format/praticité...

jujuleterrible

le sam 5 mars 2022 à 21:05

Qu'est-ce que j'ai pu en rincer de la twingo

Toutes phases/moteurs confondus !!!!!

Une twingo c'est uber costaud, ça ne meurt pas !!!!!!!

Une belle initiale ou lecoq , voir une belle pierrier en 16v

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