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Marche arrière : La BMW 128ti |
Autotitre | le sam 22 janv 2022 à 20:09
Traité de pet. Par Arnaud A. pour Autotitre.com Au commencement, elle était 1800, la 1800ti. La 1800 était une berline sage, troisième rejeton de la famille Neue Klasse lancée par BMW au tout début des années 60, une famille censée faire rentrer la marque munichoise dans le 21e siècle. On y trouvera les 1500, 1600, notre 1800, ainsi que les berlines et coupés de la série 2000. Le but avoué de cette nouvelle famille est de chasser sur les terres de marques prestigieuses comme Alfa Romeo, à une époque où on ne trouve peu ou pas d'allemandes sur ce segment. BMW sort également de plusieurs années de disette, avec des soucis touchant l'entièreté de la gamme, que ce soit en matière de fiabilité, ou plus simplement d'aboutissement du produit fini. Revenons à l'apparition de notre badge TI sur cette bonne vieille 1800. Turismo Internazionale (Ca ne fait pas semblant de chasser sur les plates bandes d'Alfa Romeo). La 1800 y gagne une direction plus directe, et un 4 cylindres vivant, développant 110 chevaux pour 1040 kilos. Le comportement est ludique, voir sportif, et le plaisir pris au volant est décuplé sans alourdir l'auto de milles artifices. C'est réussi. Dans la foulée, la 2002 deviendra TI aussi, puis TII avec son injection mécanique Kugelfischer. Immense succès pour cette version de pointe développant 130cv pour moins d'une tonne, dont la production sera arrêtée en 1975 après 40000 exemplaires vendus. Une prouesse compte tenu du prix qui commençait déjà à piquer un petit peu le portefeuille. Assez étrangement, le badge disparaîtra. On aura bien des is, voir des M, mais plus de ti. Il faudra attendre la très controversée compact E36 pour voir réapparaître le ti. D'abord en 4 cylindres, avec le pétillant 1.8 16v de 140cv, vite remplacé par le 1.9 de même puissance, moins démonstratif. En pleine seconde moitié des années 90, BMW s'était refait une virginité, et surtout, ses 6 cylindres étaient au firmament d'une réputation alors pas usurpée. Tous les astres étaient alignés pour que BMW réponde à la Golf VR6, avec sa 323ti. 2.5, 24 soupapes, bloc alu, 170cv pour 240 Nm, un pur bonheur à utiliser. Plus comète dynamique qu'étoile filante, elle marquera sa décennie. (voir Marche Arrière 323ti). La génération suivante aura droit à sa 325ti (voir Marche arrière 325ti), dernière petite BMW 6 cylindres "abordable". Encore plus axée confort que sportivité, seul le temps lui rend ses lettres de noblesse. Le badge s'éteindra encore, en 2004, pour une quinzaine d'années. Quinze années pendant lesquelles BMW fera disparaître le mot joie de ses slogans, pour le remplacer par efficience, et pour se moquer de sa clientèle historique. Quinze années pendant lesquelles les sociétés de location et de leasing remplaceront petit à petit le client privé, qui n'achetait pas forcément une BMW juste parce qu'elle en était une. Pendant ces 15 années, les série "1" prendront la relève des Compact, et pousseront le curseur très loin, jusqu'à 340chevaux pour la M140i de précédente génération. Ici, il n'est plus question de vendre une auto légère et abordable, ni pétillante d'ailleurs. On profite toujours d'un gabarit "contenu", mais le niveau de performance est devenu complètement fou. Genève, 2019. BMW présente la série 1 dite F40, une sorte de pied de nez à l'histoire. L'auto ne dispose plus de 6 cylindres (mais bien de 3 cylindres) ni de roues arrières motrices, tandis que la M135i n'est plus qu'une Mini recarrossée. Si on peut reprocher aux M140i leur poids, qui n'en fait plus réellement des voitures de sport, elles n'en restent pas moins des propulsions de plus de 300cv, issus d'un bon gros 6 cylindres en ligne, une recette restée longtemps le fond de commerce de BMW, et quasi sans concurrence. Ici, BMW s'attaque à un marché concurrentiel, et disons le clairement, échoue à rendre une copie digne du blason bleu et blanc, en n'étant tout juste qu'un outsider pas réellement dangereux, sauf à comparer des valeurs résiduelles de leasing. Presque comme un aveu d'échec, BMW annonce fièrement le retour d'un badge, Turizmo Internationale, comme une manière de se détacher des meilleures voitures du marché, que sont les inatteignables Mégane 4 RS, ou Civic Type R, voir encore les classe A AMG ou autres RS3. On attendait beaucoup de cette décroissance sur fond d'histoire. Et la promesse commençait bien. Même 2.0 que la M135i, dégonflé de 306 à 265cv, on perd la transmission intégrale au profit des seules roues avant, ce qui permet de gagner 80 kilos. Un train avant garni d'un différentiel à glissement limité. On y ajoute les gros freins de la M135i, des grosses barres antiroulis, et la suspension DirectDrive. Prometteur! Mais avant de revenir dans les chiffres et la technique, attardons nous au style de l'auto. Chaque génération de série une semble pousser plus loin les limites de l'acceptable. Cette fois, on dit adieu au long capot, et bonjour au look quasi monovolume. Ce n'est pas forcément laid, cela reste subjectif, mais elle aurait très bien pu être badgée Hyundai, Peugeot, ou Honda. La ti arbore un bouclier avant spécifique, des jantes spécifiques, de 18" de base, quelques stickers ti ça et là, deux sorties d'échappement, ainsi qu'un petit becquet. A noter le bout de plastique brillant censé faire penser à un diffuseur, qui ne descend pas assez bas pour cacher le silencieux. L'effet sera des plus sympathiques au bout de quelques dizaines de milliers de kilomètres. Ajoutez y des pointes de rouge, et vous avez la recette. A l'intérieur, on notera le joli accoudoir siglé ti, les ceintures de sécurité aux couleurs Motorsport, et un joli volant sport à 3 branches. Mention spéciale aux sièges, parfaits. La finition est bonne, la présentation aussi, et l'équipement pléthorique, en option, bien entendu. Revenons sur notre moteur de M135i dégonflé. Ou de Supra 2.0 GR. Ou de Mini Cooper S. Le B48, c'est son petit nom, dispose de tout l'arsenal. 4 soupapes par cylindre, distribution variable continue à double vanos, turbo twinscroll, de quoi sortir 265 chevaux de 4750 tours à 6500, tandis que le couple culmine à un très beau 400Nm, de 1750 tours à 4500. Ici, point de boîte manuelle, mais bien une unité ZF à 8 rapports. A peine plus lourde qu'une 325ti, l'auto affiche des performances intéressantes. 0 à 100 en 6 secondes, vitesse de pointe bridée à 250, et surtout des reprises canon, avec par exemple un 80 à 120 mini en 3 secondes! Au démarrage, la bande sonore est plutôt étrange. Ce n'est pas particulièrement mélodieux, mais on comprend qu'il se passe quelquechose. En charge, la vanne de l'échappement s'ouvre, on oserait presque se demander à quoi bon, puisque ce sont les hauts parleurs qui bourdonnent. On a fait mieux, même avec de pauvres 4 cylindres. Une fois chaud, le moteur laisse entrevoir un comportement sympathique, souple au quotidien, et plutôt rageur à l'envi. Il attaque le compte tours avec aisance, tandis que le couple fait le job dans le bas des tours. A noter l'excellent travail de la ZF, que ce soit en usage courant ou en mode dévergondé. Le feeling est même plutôt bon. La direction est agréable, l'amortissement rigidifié par rapport à la M135i n'est pas inconfortable, on est pas mal. Une fois bien chaude, il est temps de la secouer un peu. Tant que la route est lisse, ça passe, notamment grâce aux Pilot Sport 4, et à l'autobloquant et l'ARB. Mais si la route sur laquelle vous êtes est dans un état moyen, c'est le drame. L'ensemble plutôt homogène se désunit. Le train avant commence à mal digérer les 400Nm, la direction se prend des remontées de couple parfois violentes, et l'amortissement est bien trop souple en détente, et trop dur en compression. Bien trop dur. Et c'est tellement dommage tant cette auto à deux visages! La route redevient lisse comme des fesses de mannequin slip? Le train avant redevient convenable, et l'arrière est rivé au sol. Le sous virage disparaitrait presque. Ce problème principalement du à l'amortissement raté vous ferait presque faire des détours pour éviter certaines routes de campagne. On pourrait se dire que des suspensions, ça se change, mais notre ti s'affiche à plus de 46000 de base, pour un tarif moyen dépassant allègrement les 50000€. Ça commence à faire beaucoup pour une compacte 4 cylindres, toute ti soit-elle, d'autant plus si il faut y ajouter quelques milliers d'euros dans les trains roulants pour la rendre vivable sur tous les terrains. Tout au plus fera-t-on quelques économies à la pompe, ce moteur moderne étant capable de moyennes assez basses pour un 4 cylindres turbocompressé, pouvant descendre autour de 6.5/7litres aux cents, à condition de ne pas faire hurler les hauts parleurs de l'auto. A l'opposé, une séance de marrade pourra aller chercher des extrêmes de l'ordre de la vingtaine de litres, mais le châssis vous ramènera vite à la raison. Le son. Le bourdonnement laisse place à une espèce de grognement dans les tours, avec en point d'orgue, des déflagrations artificielles, sorte de pop & bang à la Bangalter. Infecte. Au final, on en vient à se demander à qui elle s'adresse. Aux amateurs de sportivité? Ils iront voir ailleurs. Aux béhémistes? Il sont partis déjà. Aux boîtes de location qui cumulent les allemandes en plaques étrangères? Ils prennent des M135i. A ceux qui louent leur -modérément- sportive. Et qui profiteront d'une valeur résiduelle élevée, trop pour le produit qui se trouve sous vos yeux. Il y avait pourtant un marché, entre les excentriques et les extrêmes, et les roturières, BMW avait un coup à jouer. Mais sans propulsion, sans 6 cylindres, le seul badge ti ici galvaudé ne suffit pas à convaincre. Cette 128ti d'occasion s'offrira à vous chez BMW Van Osch Retrouvez tous les "marche arrière" Dernière édition le 22/01/2022 à 21:52 par Carpe.diem, édité 1 fois |
turbo1980 | le sam 22 janv 2022 à 20:34
Bien récente la vedette de ce marche arrière Une belle m***** quoi |
starter | le sam 22 janv 2022 à 20:38
Si au moins elle était désirable esthétiquement… |
turbo1980 | le sam 22 janv 2022 à 20:39
Tu n aimes pas l echappement arrière bien voyant ? |
weber-dc40 | le sam 22 janv 2022 à 20:39
Ce silencieux visible c'est vraiment la blague de trop. |
clionrj | le sam 22 janv 2022 à 20:45
Je la trouve très bien dans cette couleur |
ludovic | le sam 22 janv 2022 à 20:50
ça ne m'etonne pas |
caraddict | le sam 22 janv 2022 à 21:46
C'est BMW qui devrait faire marche arrière on dirait Par contre j'ai un gros doute sur les deux turbos, c'est pas plutôt un seul à double entrée ? |
Toniciano | le sam 22 janv 2022 à 21:49
Très bien pour M.AR au contraire vu que c'est le seul rapport où les roues motrices seront dans le bon sens A part ça, pire merde. |
turbo1980 | le sam 22 janv 2022 à 21:50
Ah oui j ai même pas tilte tellement ça m intéresse peu |
Carpe.diem | le sam 22 janv 2022 à 21:51
C’est effectivement une coquille. A force de lire twinpower dans tous les communiqués de presse 😁 |
Toniciano | le sam 22 janv 2022 à 21:57
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Carpe.diem | le sam 22 janv 2022 à 22:01
Je suis curieux d’essayer une i30n dct |
205gti | le dim 23 janv 2022 à 13:02
BMW n'a jamais su faire de GTi, même la 323 était loin d'égaler les meilleures du genre mais au moins elle avait une vraie personnalité contrairement à cet erzatz. |
spilner | le dim 23 janv 2022 à 13:11
L’abus le silencieux visible |
turbo1980 | le dim 23 janv 2022 à 13:13
C pas la seule de la gamme comme ça en f40 |
spilner | le dim 23 janv 2022 à 13:14
J’avais remarqué ça aussi que les précédentes classe A |
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